Paul Leroy-Beaulieu's De la Colonisation chez les Peuples Modernes (1874) is an influential work on the economic and strategic benefits of colonization for European nations, advocating colonization as a means to extend a nation's wealth, power, and influence. Although written in the context of European imperialism, its ideas had significant implications for Canada, especially during the period of western expansion and settlement.
At the time of its publication, Canada was undergoing rapid territorial growth, following its Confederation in 1867 and the acquisition of Rupert's Land and the North-Western Territory in 1870. The government of John A. Macdonald was actively pursuing policies to populate the western territories, particularly through immigration, infrastructure development, and the establishment of settlements, all of which paralleled themes in Leroy-Beaulieu's work. De la Colonisation stressed the importance of colonization for a nation's economic development, particularly through the extraction of resources and the creation of new markets for goods. These principles resonated with Canadian leaders who saw the vast western lands as an opportunity to build a thriving agricultural economy, while also securing Canadian sovereignty over territories that could otherwise be subject to American expansion.
Leroy-Beaulieu's emphasis on the economic benefits of colonization also influenced Canada's approach to immigration during this period. The Canadian government actively recruited settlers from Europe and other parts of the British Empire to populate the western provinces. In doing so, they hoped to replicate the successful colonization efforts that had transformed other parts of the British Empire, particularly Australia and New Zealand. In this sense, De la Colonisation provided an intellectual framework for the policies of land settlement and infrastructure investment that were being pursued in Canada.
However, the ideas of Leroy-Beaulieu also carried a darker implication when applied to Indigenous peoples. The policies of colonization in Canada, much like those advocated in De la Colonisation, often involved the displacement of Indigenous communities from their lands, the erosion of their traditional ways of life, and the imposition of European economic and legal systems. This process of colonization led to long-lasting impacts on Indigenous peoples, including the signing of treaties that were often unequal, the establishment of the residential school system, and the marginalization of Indigenous cultures. Leroy-Beaulieu’s text, while advocating colonization as a path to wealth and progress for the colonizers, did not consider the consequences for the colonized—a reality that played out in Canada throughout its western expansion.
In Canadian history, De la Colonisation represents the broader intellectual trends of 19th-century European imperialism, which saw colonization as both a civilizing mission and an economic necessity. For Canadian policymakers in the late 19th century, the work provided intellectual justification for the expansion into the West and the policies that aimed to populate and develop the region. At the same time, it highlights the complex legacy of colonization in Canada—one of economic growth and national unity, but also one of Indigenous dispossession and cultural loss.
In conclusion, while Paul Leroy-Beaulieu’s De la Colonisation was a European-centered work, its themes and arguments found resonance in the Canadian context, particularly during the period of western expansion and settlement in the late 19th century. Its ideas on the economic benefits of colonization, the importance of infrastructure, and the recruitment of settlers echoed in the policies of Canadian leaders like John A. Macdonald. Yet, the work also reflects the colonial mindset that disregarded the rights and experiences of Indigenous peoples, a legacy that continues to shape Canadian history and identity.
Nous sommes arrivés au terme de cette longue étude; nous n'avons pas l'intention de la clore par un dithyrambe. Il est des faits trop évidents aux yeux de tout homme de sens pour qu'il soit nécessaire de les formuler dans de résonnantes périodes. La colonisation est la force expansive d'un peuple, c'est sa puissance de reproduction, c'est sa dilatation et sa multiplication à travers les espaces; c'est la soumission de l'univers ou d'une vaste partie à sa langue, à ses moeurs, à ses idées et à ses lois. Un peuple qui colonise c'est un peuple qui jette les assises de sa grandeur dans l'avenir et de sa suprématie future. Toutes les forces vives de la nation colonisatrice sont accrues par ce débordement au-dehors de cette exubérante activité. Au point de vue matériel le nombre des individus qui forment la race s'augmente dans une proportion sans limite; la quantité des ressources nouvelles, des nouveaux produits, des équivalents en échange jusqu'alors inconnus, qui se trouvent solliciter l'industrie métropolitaine, est incommensurable; le champ d'emploi des capitaux de la métropole et le domaine exploitable ouvert à l'activité de ses citoyens, sont infinis. Au point de vue moral et intellectuel, cet accroissement du nombre des forces et des intelligences humaines, ces conditions diverses ou toutes ces intelligences et ces forces se trouvent placées, modifient et diversifient la production intellectuelle. Qui peut nier que la littérature, les arts, les sciences d'une race ainsi amplifiée n'acquièrent un ressort que l'on ne trouve pas chez les peuples d'une nature plus passive et sédentaire? Il se produit aussi dans ce domaine intellectuel un phénomène analogue à celui que nous avons noté dans le domaine de l'industrie. Quand le personnel des arts libéraux se recrute parmi les citoyens d'une même race, qui ont peuplé de vastes contrées des autres parties du monde, n'est-il pas naturel que les oeuvres intellectuelles soient plus nombreuses et plus remarquables? D'un autre côté, quand un écrivain sait qu'il s'adresse dans sa propre langue à des milliers de lecteurs situés à des milliers de lieues, quel encouragement n'est-ce pas, quel appui et en même temps quel frein? Si ces effets bienfaisants ne se font pas sentir avec une grande intensité dans la première période des établissement coloniaux, c'est qu'alors toutes les forces vives y sont tournées vers la poursuite de la richesse; mais un temps arrive bientôt ou l'intelligence dans ces contrées neuves se porte à des spéculations plus sereines et ou elle s'élance dans le monde des idées au lieu de se renfermer comme au berceau dans le monde des faits ....
A quelque point de vue que l'on se place, que l'on se renferme dans la considération de la prospérité et de la puissance matérielle, de l'autorité et de l'influence politique, ou que l'on s'élève à la contemplation de la grandeur intellectuelle, voici un mot d'une incontestable vérité: le peuple qui colonise le plus est le premier peuple; s'il ne l'est pas aujourd'hui il le sera demain.
Cite Article : www.canadahistory.com/sections/documents
Source: Paul Leroy-Beaulieu De la colonisation chez les peuples modérnes. Paris: Guillaumin, 1874, pp. 605- 606.